• Le seul danger serait en effet de se réveiller un jour
    Avec une âme qui n'aurait jamais servi,
    Une âme ensevelie de précautions,
    Soigneusement amidonnée,
    Repassée et pliée en quatre,
    Mais qui tombe en poussière faute d'usage.
    Car ce qu'il y a de pire,
    C'est d'avoir une âme habituée,
    Une âme tellement encroûtée,
    Tellement imperméabilisée,
    Que la grâce roule sur elle sans rien mouiller,
    Comme des gouttes d'eau sur la toile cirée.
    P. Baudiquey, Pleins signes


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  • Il était une fois une petite fille qui ne trouvait jamais les mots pour dire ce qu'elle ressentait.  Chaque fois qu'elle tentait de s'exprimer, de traduire ce qui se passait à l'intérieur d'elle, elle éprouvait une sorte de vide.  Les mots semblaient courir plus vite que sa pensée.  Ils avaient l'air de se bousculer dans sa bouche mais n'arrivaient pas à se mettre ensemble pour faire une phrase.  Dans ces moments-là, elle devenait agressive, violente, presque méchante.  Et des phrases toutes faites, coupantes, cinglantes sortaient de sa bouche.  Elles lui servaient uniquement à couper la relation qui aurait pu commencer.  De toute façon tu peux pas comprendre.  Ca sert à rien de dire.  C'est des bêtises de croire qu'il faut tout dire!

    D'autres fois, elle préférait s'enfermer dans le silence, avec ce sentiment douloureux.  Que de toute façon personne ne pouvait savoir ce qu'elle ressentait, qu'elle n'y arriverait jamais.  Que les mots ne sont que des mots.  Mais tout au fond d'elle-même, elle était malheureuse, désespérée, vivant une véritable torture à chaque tentative de partage.  Un jour, elle entendit un poète qui disait à la radio que "Il y a chez tout être humain un chemin des mots qu'il appartient à chacun de trouver."  Et, dès le lendemain, la petite fille décida de partir sur le chemin des mots qui était à l'intérieur d'elle.

    La première fois où elle s'aventura sur le chemin des mots, elle ne vit rien.  Seulement des cailloux, des ronces, des branchages, des orties, et quelques fleurs piquantes.  Les mots du chemin des mots semblaient se cacher, paraissaient la fuir.  La seconde fois où elle chemina sur le chemin des mots, le premier mot qu'elle vit sur la pente d'un talus fut le mot OSER.  Quand elle s'approcha, ce mot osa lui parler.  Il dit d'une voix exténuée: "Veux-tu me pousser un peu plus haut sur le talus?"  Elle lui répondit: "Je crois que je vais te prendre avec moi et que je vais t'emmener très loin dans ma vie."

    Une autre fois, elle découvrit que les mots étaient comme des signes sur le bord de ce chemin et que chacun avaient une forme différente et un sens particulier.  Le deuxième mot qu'elle rencontra fut le mot VIE.  Elle le ramassa, le mit contre son oreille.  Tout d'abord, elle entendit rien.  Mais en retenant sa respiration, elle perçut comme un petit chuchotement: "Je suis en toi, je suis en toi" et plus bas encore: "Prend soin de moi."  Mais là, elle ne fut pas très sure d'avoir bien entendu.

    Un peu plus loin sur le chemin des mots, elle trouva un petit mot tout seul, recroquevillé sur lui-même, tout frileux comme s'il avait froid.  Il avait vraiment l'air malheureux ce mot-là.  Elle le ramassa, le réchauffa un peu, l'approcha de son coeur et entendit un grand silence.  Elle le caressa et lui dit: "Comment tu t'appelles-toi?"  Et le petit mot qu'elle avait ramassé lui dit d'une voix nouée: "Moi, je suis le mot SEUL.  Je suis vraiment tout seul.  Je suis perdu, personne ne s'intéresse à moi, ni ne s'occupe de moi."  Elle serra le petit mot contre elle, l'embrassa doucement et poursuivit sa route.

    Près d'un fossé sur le chemin des mots, elle vit un mot à genoux, les bras tendus.  Elle s'arrêta, le regarda et c'est le mot qui s'adressa à elle: "Je m'appelle TOI", lui dit-il.  "Je suis un mot très ancien mais difficile à rencontrer car il faut me différencier sans arrêt des autres."  La petite fille le prit en disant: "J'ai envie de t'adopter, toi, tu seras un bon compagnon pour moi."

    Sur le chemin des mots elle rencontra d'autres mots qu'elle laissa à leur place.  Elle chercha un mot tout joyeux, tout vivant.  Un mot qui puisse scintiller dans la nuit de ses errances et de ses silences.  Elle le trouva au creux d'une petite clairière.  Il était allongé de tout son long, paraissait détendu les yeux grands ouverts.  Il avait l'air d'un mot tout à fait heureux d'être la.  Elle s'approcha de lui, lui sourit et dit: "C'est vraiment toi que je cherchait, je suis ravie de t'avoir trouvé. Veux-tu venir avec moi ?"  Il répondit: "Bien sûr, moi aussi je t'attendais..."  Ce mot qu'elle avait trouvé était le mot VIVRA.

    Quand elle rassembla tous les mots qu'elle avait recueillis sur le chemin des mots, elle découvrit avec stupéfaction qu'ils pouvaient faire la phrase suivante: Ose ta vie, toi seule la vivras, elle répéta plus lentement: "Ose ta vie, toi seule la vivras."

    Depuis ce jour, la petite fille prit l'habitude d'aller se promener sur le chemin des mots.  Elle fit ainsi des découvertes étonnantes, et ceux qui la connaissent furent très surpris d'entendre tout ce que cette petite fille avait à l'intérieur d'elle.  Ils furent étonnés de toute la richesse qu'il y avait dans une petite fille très silencieuse.

    Ainsi ce termine le conte de la petite fille qui ne trouvait jamais les mots pour se dire.

    Le chemin des mots


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  • Un jour, on demanda à l'écrivain Léo Buscaglia d'être juge dans un concours consistant à trouver l'enfant qui avait le plus grand cœur. 
    Le gagnant fut un petit garçon de 5 ans dont le voisin d'à côté était un vieux monsieur qui venait de perdre sa femme. Lorsque le garçonnet vit le vieil homme pleurer dans sa cour, il s'approcha de lui, s'assit sur ses genoux et resta là sans bouger.
    Lorsque sa mère demanda à son fils ce qu'il avait dit au voisin pour le consoler, l'enfant répondit : " Rien, je l'ai seulement aidé à pleurer."


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  • A ne pas comprendre

    As-tu déjà eu l'impression d'être chez toi nul part?
    As-tu déjà eu envie d'être invisible?
    T'es tu déjà détesté au point de vouloir mourir?
    As-tu déjà détesté ton corps au point de vouloir le voir saigner?
    As-tu déjà eu l'impression d'être fou?
    As-tu déjà eu si mal que tu ne pouvais plus respirer?
    As-tu déjà eu l'impression que personne ne t'aimait?
    As-tu déjà eu envie qu'on te répéte 20fois de suite qu'on t'aimait?
    As-tu déjà pensé a la vie si tu n'étais pas là?
    As-tu déjà eu peur?

    Moi j'ai peur, tout le temps, à chaque instant, chaque seconde et de tout...
    J'ai imaginé la vie sans moi, elle était belle cette vie là....
    J'ai eu envie qu'on me répéte sans cesse qu'on m'aimait mais ça n'a jamais été fais... J'ai sans cesse l'impression d'être seule et abandonnée...
    J'ai cru que j'allais mourir étouffé par ma propre peur...
    J'ai tellement l'impression d'être folle qu'il m'arrive de douter de mes propres paroles...
    J'ai passé des heures dans la glace a me haïr et a me trouver horrible...
    J'ai rêvé de mourir et de disparaitre a jamais...
    Rêver qu'on ne pouvait plus me toucher...
    L'impression de ne pas savoir qui j'étais et où j'étais...


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  • Le bonheur est fait de rien
    Et de mille petites choses
    De se lever le matin
    Sans plus en chercher la cause
    De savoir que le chemin
    Parfois peut-être morose
    Et dans un sourire malin 
    Être prêt pour une pause
    Il y a des jours où tous est gris
    Et où l'on ne voudrait rien voir
    Et puis, il y a notre coeur aussi
    Qui nous conduit jusqu'au soir
    Il y a cette solitude intense 
    Qui existe et qui est là
    C'est dans ces moments je pense
    Que je peux rêver de toi
    À chercher, à tout comprendre
    Je me demande si je verrais
    Un jour les fleurs en décembre
    Et la neige en été
    Sur le site de mon cœur
    Il y a tant de va-et-vient
    Et j'en ressens la douleur
    De la nuit jusqu'au matin 
    Le bonheur est fait de rien
    Et de mille petites choses
    D'avoir ta main dans ma main
    L'instant seulement d'une pause.


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